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DECEMBRE I593. 56I
- riant, lui demanda s'il poursuivoit pas tousjours à escrire son histoire de France ? Auquel aiant respondu qu'oui, le Roy alors lui dit tout haut : « J'en suis bien « aise; mais n'oublie pas d'y mettre bien au long les lar-« cins de mes tresoriers, et les brigandages de nos gou-«c verneurs. »
En ce mesme temps, le Roy se voulant donner carrière, demandoit aux gentilshommes qui estoient prés de lui, en sa chambre, quelle espece de marchandise c'estoit qu'ils trouvoient la plus encherie par les guerres en son royaume ? A quoi les uns et les autres respondoient par discours tantost de l'une, tantost de l'autre-, chacun selon qu'il jugeoit mieux à propos. Enfin le Roy les voiant bien empeschés, et se riant de tout ce qu'ils lui respondoient, leur va dire : « Vous n'y venés « point trestous. La marchandise la plus chere qui soit « pour le jourd'hui en mon royaume, ce sont les espe-« rons : La Grange m'en a vendu deux à Melun cin-« quante mil francs. »
Sur la fin de cest an 1693, le Banquet d'Arête, de la feinte conversion du Roy, fait par M. d'Orleans, imprimé à Paris, in-8°, par Guillaume Bichon, avec privilege (livre rempli de sornettes et médisances, et qui pour un libelle diffamatoire n'approche en rien du Catholique anglois, fait par ledit d'Orleans) j son Plai-doyé contre l'arrest de Chaalons, et particulierement contre l'avocat du Roy Seguier, imprimé aussi à Paris, in-8°, par Jan Musar, avec privilege, furent mis en lumiere pour appuier et estaier la Ligue, qui menassoit ruine. Comme aussi furent imprimés à mesme dessein les sermons de Boucher, faits en l'eglise Saint-Marri à Paris depuis le premier aoust jusques au 9, en cest an 46. 36
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